Stourne bronzé - Aplonis panayensis, Kuala Lumpur, Malaisie, le 21 août 2005
« Cet amour avait le grand avantage d’être dans les limbes. N’ayant pas de commencement, il ne pouvait avoir de fin. D’ailleurs, il n’a pas fini, il s’est dissipé comme un rêve. J’étais amoureux de ce point rouge qui suscitait en moi tant d’émotions contraires. L’espoir, la crainte, l’angoisse. Un théâtre où je jouais des rôles multiples. Tout était possible dans cet amour qui ne se confrontait à aucune réalité et ouvrait les portes du rêve. » (Adieu à la France qui s’en va – Jean-Marie Rouart)
Celle ou celui qu’on a tant désiré, tant aimé au cours d’une vie, on finit par lui ressembler. Il faut les voir ces vieux couples, pris dans la même ride de tendresse, s’enrouler dans le même regard, nouer les mêmes gestes. Mimétisme du désespoir ? Quand l’élan s’est étouffé, quand l’autre n’est plus la clé d’or qui ouvrait au-delà de soi vers l’infini rêvé mais plutôt la borne d’un monde clos, il ne reste plus qu’à s’y conformer. Ressembler rassure. Ou alors… La force dernière du désir est celle qui, longtemps après lui, pousse à exister plus loin par l’autre, bien plus loin que les objets charnels ne nous l’ont permis toute notre jeunesse.
Les commentaires récents