(Téléphore fauve - Rhagonycha fulva, Varacieux, Isère, le 24 juin 06)
La prairie gonflée de chaleur inspire mollesse de l’âme et langueur des cœurs. A y regarder de plus près, pourtant, certains pensionnaires des masses herbues prétendent à bien des raideurs...
Les Téléphores appartiennent à la famille des Cantharides, dites aussi Mouches d’Espagne, bestioles hautement toxiques. Autrefois utilisée dans la pharmacopée pour favoriser l’érection, la potion élaborée par ces insectes est corrosive comme l’acide. Le Marquis de Sade lui-même en abusa pour
enflammer la passion de ses partenairesempoisonner les femmes. Quelques gouttes de cantharidine suffisent, chez certaines espèces, à tuer un homme. Le simple contact du liquide sur la peau provoque des ampoules particulièrement cuisantes, lentes à guérir.Gainsbourg, dans la Ballade de Johnny Jane, évoque ces insectes : « Les décharges publiques sont des Atlantides/Que survolent les mouches cantharides ». Boris Vian, dans son long poème Vercoquin et le Plancton, fait de même : « Tel un cheval en rut nourri de cantharides/Il tirait dix-sept coups puis repartait vainqueur ».
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