(Gargantas del Diablo, Puerto Iguazù, Argentine, le 14 août 06)
Encore relativement méconnues, les chutes d’Iguazù sont parmi les trois plus puissantes du monde, avec celles du Niagara et les chutes Victoria. Elles risquent de rester dans l’ombre des autres monuments naturels si elles continuent de perdre leurs eaux. Nous avons été surpris de constater des rivières complètement à sec en maints endroits du site. Aux touristes qui s’émeuvent de ne pas retrouver les paysages des anciennes cartes postales, les guides officiels du parc rétorquent d'une même voix que « le fleuve connaît d’importantes variations de régime selon les saisons, et qu’il ne faut pas s’inquiéter de cette situation ». Pourtant, le débit a été purement et simplement divisé par sept en quelques années. Du jamais vu. C’est ce que nous ont affirmé les habitants, qui avancent d’autres explications, bien plus alarmantes. D’une part, la région souffre d’une grave sécheresse. Un déficit pluviométrique qui toucherait en fait l’ensemble de l’Amérique du Sud, conséquence de la disparition continuelle des forêts. Le Brésil est également pointé du doigt dans cette affaire. On commence à reprocher au géant voisin d’avoir construit trop de barrages en amont du fleuve Iguazù. Conçues au départ pour assurer sa relative indépendance énergétique au pays, ces vastes retenues servent aussi et de plus en plus à l’irrigation de l’agriculture. Une agriculture intensive qui, bien évidemment, se développe aux dépens des forêts…
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