(Capybara - Hydrochaeris hydrochaeris, Esteros de Iberra, Argentine, le 16 août 06)
C’est un vrai bonheur quand on tombe nez à museau sur un capybara la première fois (j’admets la relativité de la notion du bonheur, mais il faut avouer qu’il est plus plaisant d’être bousculé par cette bestiole sur un chemin en Argentine que de se faire renverser par un autobus à Paris). Pesant jusqu’à 65 kg (à un kilo près, je suis un capybara, le destin tient à pas grand’chose) pour pas loin d’un mètre, c’est le plus gros rongeur du monde après l’homme (quand ce dernier ronge son frein). Fréquent dans les marais du nord du pays où il n’est plus chassé (on s’est jadis excité sur sa chair, heureusement Marc Veyrat est passé par là), il a adopté un comportement plutôt confiant et même placide. Reste que son indolence est contagieuse. En deux jours d’observations, enthousiastes d’abord (oh ! un capybara !), tout juste polies ensuite (ah, un capytruc) puis franchement résignées (on change le parquet à la rentrée ?), on ne l’a jamais vu faire autre chose que brouter et dormir, le plus souvent en même temps. Ses étreintes étant très loanesques (c’est-à-dire de nuit et immergées), le capybara ne nous a même pas offert un poil de sa vie intime. En apprenant que cette tondeuse à gazon sans moteur ne se nourrit que de trois espèces de plantes sur les milliers que compte son jardin, on a fini par lui trouver le charme discret d’un baril de désherbant sélectif.
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