Lisbonne, Portugal, le 1er janvier 2007
Mouvement horloger des faubourgs. Tout change, clignote et tourne sur le cadran pavé. Comme l’enfant souriait aux manèges, l’adulte se plaît dans le rythme, l’animation et les boucles tramées par les rues. Ce qui file ici reviendra au même endroit. Le tramway de 18h32, demain et presque tous les autres jours repasse à 18h32. Le mouvement des villes rassure parce qu’il ordonne un cycle qu'on jurerait éternel, promet les retours et glisse sans heurt. Son tumulte donne aussi l’impression de favoriser les rencontres et les échanges, de nous distraire. Rien de tel dans la nature où les apparences figées, d’étés pâteux en hivers rachitiques, dépouillent nos solitudes dans un silence exténuant. Construire des villes et les étendre, pour briser le miroir de notre condition.
J'ai mis du temps à aimer les villes. A ressentir que j'avais besoin d'elles. L'âge vient où il me faut trouver de temps en temps du bruit cadencé pour couvrir la peur du vide après les rêves. Et je comprends tous ces petits vieux qui se rassurent le long des grands boulevards, fenêtres sur les chaussées encombrées et klaxonnantes. Garder pignon sur rue et se cramponner aux lumières.
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