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27 février 2007 dans France, jaune | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
Grenouille agile - Rana dalmatina, Saint-Ismier, Isère, le 24 février 07
Enfant, je collectais toutes sortes d’animaux, trésors vivants trouvés au bord des mares et dans les bois. J’ai ramené un jour une petite grenouille brune, comme celle-là, pour l’observer depuis les parois vitrées d’un terrarium. Le bac avait été aménagé avec d’un côté de l’eau pour que le batracien puisse s’humecter, de l’autre un amoncellement de gravier, de petites branches et de feuilles mortes. Un matin, ô surprise ! La grenouille avait pondu. Curieusement, ses œufs avaient été déposés non pas dans l’eau, mais sur la partie terrestre. Je m’étais empressé de placer la grappe noire dans un bocal à part en espérant y voir naître des têtards. Mon instituteur, à qui je rapportais mes histoires naturalistes, dut m’expliquer que sans un mâle pour féconder les œufs, les têtards ne viennent pas. Féconder : voilà le verbe qui me manquait encore pour comprendre la Nature. Je passerais les mois suivants le nez dans les livres pour découvrir la vie sexuelle des animaux, et accessoirement celle des Hommes. J’ai compris autre chose, un peu plus tard. Les ovules de grenouille se parent au contact de l’eau d’une gangue muqueuse qui les protège de tout corps étranger. Le mâle doit verser sa semence pendant l'expulsion du frai, avant qu’il ne se blinde. Ma grenouille avait ainsi pris soin de lâcher ses ovules assez loin de l’eau pour qu’ils restent fécondables.
26 février 2007 dans France, jaune | Lien permanent | Commentaires (4) | TrackBack (0)
25 février 2007 dans France, vert | Lien permanent | Commentaires (9) | TrackBack (0)
pendant le feu d'artifice du passage à l'année 2007, place du Commerce, Lisbonne
[Les spectacles conçus pour la fascination collective m'ont toujours un peu effrayé. Un rassemblement peut être populaire et néanmoins permettre à chacun de vivre intimement l'événement : une pièce de théâtre, un concert. Mais lorsque le contenu cède la place au seul effet, une émotion identique et uniforme s'impose à tous, laissant peu de place à la conscience pour se mouvoir. Fascination collective? J'ai failli écrire fascisation...]
22 février 2007 dans noir, Portugal | Lien permanent | Commentaires (16) | TrackBack (0)
Puerto de Somiedo, Espagne, juillet 2002
Le temps s’est tellement brouillé au fil des années et les mots que je n’ai pas osé crier autrefois me picotent à peine les lèvres aujourd'hui. Fatras d'herbes molles et de ronces rapaces : les perspectives manquent pour retrouver le chemin de la révolte. Le nez dans l’habitude, le cœur bardé d’ouate, on ne veut plus connaître de la vie que ce qu’elle veut bien nous dire. A trop retenir les réponses, on finit par refuser les questions. Jusqu'à ce matin d'angoisse et de lumière, où la ride sous l'oeil creuse une amertume : la sérénité est-elle une défaite ?
[Photo d’une série oubliée. Mes toutes premières images en numérique. Somiedo sent la fougère, la pierre humide et la réglisse. C’est l'Espagne des ours et des fées et ça ressemble à l’Irlande. La géographie se mélange à certains endroits du monde.]
21 février 2007 dans Espagne, vert | Lien permanent | Commentaires (17) | TrackBack (0)
Lisbonne, Portugal, le 1er janvier 2007
L’odeur de la fumée et des feuilles mortes mâchées de pluie, le cri des tronçonneuses dans le lointain, les maisons roses d’une banlieue chic qui se collent les unes contre les autres. Une balançoire au fond du jardin, les thuyas brisés par les tempêtes. Je l’ai imaginée enfoncer ses doigts dans la terre, caresser aussi le tronc du grand sapin. Petite et fragile dans l’air froid qui la prend, son sourire bleu absent. Le cœur troué à deux endroits. Qu’est-ce qu’elle a bien pu se dire en griffonnant le sol humide ? A quoi a-t-elle pensé en regardant ses manches et ses genoux tavelés de boue ? La lumière est imprécise, les jours qui fuient ne cisèlent que les ombres et novembre comme cette année peut durer si longtemps... Elle a dû rentrer vers dix-sept heures trente, lavé ses mains meurtries sous le robinet de la cuisine. L’eau tiède laisse une impression brûlante sur la peau mordue par l’hiver.
18 février 2007 dans bleu, Portugal | Lien permanent | Commentaires (10) | TrackBack (0)
16 février 2007 dans Argentine, gris | Lien permanent | Commentaires (5) | TrackBack (0)
Ouette des Andes – Chloephaga melanoptera, Andean Goose, Abra Pampa, Argentine, le 8 août 2006
En musique, on parlerait plutôt de canard. Initialement prévue le 31 janvier dernier, la fermeture de la chasse des oies sauvages a été retardée de dix jours dans le Calvados et la Somme, sans qu’aucun texte réglementaire ne l’ait stipulé. D’après le Syndicat national de l’environnement, les services des Renseignements Généraux auraient demandé verbalement aux agents de l’Office national de la chasse de s’abstenir de surveiller les secteurs où cette chasse est pratiquée.
De nombreux naturalistes rapprochent cette affaire de l’ouverture illégale du tir du gibier d’eau en Camargue en août dernier, une ouverture qui aurait été librement négociée par le Ministre de l’Intérieur avec les fédérations de chasse, au mépris des lois en vigueur.
La cause est entendue depuis l’époque où Roselyne Bachelot officiait en
tant que Ministre de la chasse l’environnement : la droite aménage à sa
guise le droit de tuer au coup par coup, négligeant les conclusions
scientifiques et biologiques, pour satisfaire les fantasmes d’une frange de
chasseurs extrémistes. Ces largesses, préjudiciables à l’équilibre d’une faune
déjà bien malmenée, encouragent l’état de non-droit. Elles rendent aussi plus
difficiles les conditions d’exercice du personnel chargé de faire appliquer l'ordre sur le terrain. Jeu de l’oie, jeu de lois.
14 février 2007 dans Argentine, blanc, dans mon plumier | Lien permanent | Commentaires (4) | TrackBack (0)
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