Lisbonne, Portugal, le 1er janvier 2007
L’odeur de la fumée et des feuilles mortes mâchées de pluie, le cri des tronçonneuses dans le lointain, les maisons roses d’une banlieue chic qui se collent les unes contre les autres. Une balançoire au fond du jardin, les thuyas brisés par les tempêtes. Je l’ai imaginée enfoncer ses doigts dans la terre, caresser aussi le tronc du grand sapin. Petite et fragile dans l’air froid qui la prend, son sourire bleu absent. Le cœur troué à deux endroits. Qu’est-ce qu’elle a bien pu se dire en griffonnant le sol humide ? A quoi a-t-elle pensé en regardant ses manches et ses genoux tavelés de boue ? La lumière est imprécise, les jours qui fuient ne cisèlent que les ombres et novembre comme cette année peut durer si longtemps... Elle a dû rentrer vers dix-sept heures trente, lavé ses mains meurtries sous le robinet de la cuisine. L’eau tiède laisse une impression brûlante sur la peau mordue par l’hiver.
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