Gaillac, Tarn, le 24 juillet 2006
Si l’on n’avait pas construit les
maisons si près des rivières et n’importe comment, on ne parlerait jamais
d’inondation. On ne diaboliserait pas l'eau. A la fonte des neiges, les enfants
se contenteraient de dire que la rivière fait son caprice et les adultes
qu’elle a défait son lit. Avec une joie égale, en admirant le dessin des rubans
d’argent filant sur les prés mouillés.
Une peur panique s’est emparée dans ma vallée depuis les orages de l’été 2005. On craint l’eau comme la peste. Tous ces lotissements affreux menacés par la vie des rivières. Alors les maires ont endigué partout où ça coulait des montagnes, ont coupé les arbres qui poussaient le long des torrents. On a transformé les ruisseaux en urètres, pour interdire leurs errements. Pour conformer la réalité de la Nature à une image rectiligne. Civilisée.
Canaliser la rivière, c’est tarir les cœurs. C'est nous couper de nos sources émotionnelles pour empêcher tout débordement.
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