Serpent de mer - Hydrophis sp. attaqué par un requin, Perenthian Islands, Malaisie, le 21 août 2005
Ses gros caprices, je les tartinais de caresses et
n’en faisais qu’une bouchée.
Elle ressemblait là à un reptile blessé qui ne cherchait qu'une demi-repentance. J’aimais m’enchâsser dans ses chaleurs encore contrariées, me délectant
ainsi de ses fragilités vipérines, toute en vociférations rampantes. Ses
dernières larmes se diluaient violemment dans le miel de nos chairs pressées et
alors nos corps secrétaient un venin filant dont le goût sucré-salé me revient
aux lèvres les matins immobiles. L’art d’exister après sa langue traîtresse
consiste à vivre gloutonnement dans la morsure de son silence.
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