N’est-il pas de géométrie plus savante, de ligne plus monumentale que celle tracée par le vent et vernie par le soleil ? Dans le désert, il y a deux artistes : le souffle du ciel est architecte, l’astre ébloui est peintre. En son creux, l’oasis livre une guerre indolente à son ombre : figés dans un contre-jour implacable, les palmiers font figure de soldats vains. Leurs grands sabres épineux, ils les brandissent contre une torture sans haleine, contre d’illisibles perspectives ennemies. Nulle échappée : le haut mur oblique des dunes érige une prison aiguë, dont les parois semblant danser sous la chaleur ne sont que le reflet de l’âme déjà, encore, éternellement, vacillante.
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