Aiguamolls de l'Emporda, Espagne, le 30 dec. 05
Dans une région PACA ravagée par le béton (la Côte-d’Azur...) et le nucléaire (l’extravagant gaspillage du projet ITER), voilà qu’on nous annonce la création d’une nouvelle commune, celle de Salin de Giraud, pour le 8 décembre prochain. En soi, cette information pourrait paraître anodine, ce ne serait que la 36 783e commune à naître en France. Oui, mais voilà : Salin de Giraud, futur ex-hameau d’Arles, est située au cœur du parc naturel régional de Camargue. Les revenus qu’elle tire de l’exploitation du sel, sa principale ressource économique, ne réussiront sans doute pas à assurer le développement du village. Et déjà les spéculations vont bon train. La commune pourrait ressortir des cartons de vieux projets d’aménagement touristique. Un scénario prévoit même la réalisation d’une marina de 900 hectares. Cette donnée est à rapprocher du projet de création d’un pont sur le Rhône, en lieu et place de l’actuel bac, afin d’optimiser la liaison routière entre Marseille et Montpellier...
Allez, je ne m’en fais pas trop : le bon sens va triompher des pressions immobilières et bitumineuses. Le Grenelle de l’Environnement est passé par là, on sait que l’expansion économique ne peut plus se calquer sur les anciens modèles du tout-béton. L’Espagne a bien réussi à sauver de la gangrène du tourisme de masse trois grands marais côtiers (les Aiguamolls de l’Emporda, le delta de l’Ebre et les marismas de Donana). Pourquoi la France en arriverait-elle à esquinter ce dernier territoire sauvage provençal qu’est la Camargue, seul site de nidification du Flamant rose en France, refuge de plus de 400 espèces d’oiseaux, cette plus grande zone humide côtière d’Europe ?
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