Sierra de Andujar, janvier 2008
Notre croissance économique est
au point mort et nos dirigeants, petits cachottiers, ont ficelé le budget 2008
sur des hypothèses sinon fallacieuses, du moins erronées. Croissance en berne,
qu’allons-nous faire pour financer les dépenses publiques et préserver sans
casse notre modèle social? Appeler Attali à la rescousse, c’est déjà
fait : les recettes préconisées par sa chère commission ne plaisent pas
aux Français, c’est le moins qu’on puisse dire. Et avant qu’une quelconque
politique de relance stimule réellement l’économie, nous nous serons déjà fait
tirer l’oreille par l’Union européenne.
Maintenir la dette publique à
moins de 3 % du PIB en vertu du pacte de stabilité, voilà qui semble
aujourd’hui du domaine de l’impossible sans une coupe franche dans certains
postes. Car il est exclu de relever les impôts avec ce glutineux problème du pouvoir
d’achat. La marge de manœuvre fiscale du gouvernement est d’autant plus
étroite que le taux de prélèvements obligatoires se hisse déjà parmi les plus
forts au monde.
Ce n’est pas l’environnement
économique international, contaminé par la crise financière américaine, qui va
ouvrir de nouvelles perspectives. N’en déplaise à d’indéboulonnables optimistes
qui assurent que les grandes crises sont désormais derrière nous (les
ultra-libéraux persistent à accorder leur confiance au marché et à lui seul),
nous voici engagés dans une impasse aux murs étroits. Les circonstances
démographiques parviennent à peine à égayer ce décor : c’est grâce au papy-boom
que le chômage se réduit, mais comment peut-on expliquer la grande précarité de
ces nouveaux emplois, sinon par l’incertitude économique persistante ?
Dans ce brouillard vient
s’ajouter une nouvelle crainte : le péril écologique. L’eau, l’air, le climat, l’énergie pèsent sur le moral des troupes, consommateurs autant que dirigeants.
L’environnement a un coût dont on commence à peine à mesurer l’incidence
économique. Incidence structurellement positive en partie : la
marchandisation de la protection de l’environnement pourrait bien être l’un des
grands moteurs de la croissance de demain. D’ici là, il nous faudra trouver les
ressources pour financer la recherche de nouveaux procédés de dépollution et de
production d’énergie. L’innovation a besoin d’argent public pour s’amorcer.
C’est l’histoire du serpent qui se mordait la queue…
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