Botanic Royal Garden, Sydney, Australie, juillet 2007
Ce qu’il y a de déchirant dans les grands parcs, c’est leur ressemblance avec l’amour après les passions. C’est toujours très beau, les racines ont pris mais l’âme ne transpire plus aux corolles. Les immeubles climatisés tout autour retiennent le souffle qui remuait la chair des arbres. Le mystère n’agite plus les feuillages, les pelouses quantifiées au semis près ne laissent plus percer les nuances. Des fleurs criardes attirent des abeilles sans miel, l’eau se scande par jets métronomiques au-dessus des bassins. On marche, on erre sans se perdre et on s’attarde dans ces allées gravillonneuses, à contempler une poésie domestiquée, ordonnée, rectifiée. Nature taillée, binée, bêchée, bêcheuse. La coupable habileté du jardinier trouve sa longue résonance dans les jours vagues parfumés à la lessive, qu’on entasse avec une géométrie rassurante dans un imaginaire planifié.
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