vallée du Grésivaudan, Isère, février 2009
Même quand le monde partout se gâche, on voit la vie
rayonner sourdement vers le soir, et c’est une sorte de bonheur.
Autour des roseaux que l’hiver a ployés dans l’eau glaciale, la vie
irradie ses appels. Au couchant,
la relève : voilà qu’au bout du gris du jour, le soleil ranime tout ce
qu’il frôle.
Alors le cœur s’éclaire. Les grenouilles font la noce à la mare,
les colverts gominent leurs parades, le pivert fait ricocher sa timbale. Et
partout, presque à chacun de mes pas, la plaine s’imprègne de ce peuple de
plantes et de bêtes, de silhouettes, de mélopées, de teintes et d’ombres nouvelles
– mon refuge, ma parenté.
Discrètement, la nature recompose le neuf. Comme nous
avons bien fait de ne pas raccrocher après les mauvais numéros !
(note en résonance avec la venue d’un ami qui a laissé des traces de joie
dans la maison)
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