Sri Rangam, Karnataka, août 2008
Elle a tapé « J’ai envie de te voir ce soir. D’ailleurs j’ai toujours envie de te voir mais j’ai… ». Je n’ai pas réussi à lire les trois derniers mots. Elle a envoyé le message à Tom. Le film a commencé juste après, elle a éteint son portable. J’espère que le message est arrivé à bon port, qu’il a fait chaud au cœur de Tom et qu’il lui a répondu d'un même élan.
Tous ces mots, tous ces grains semés en permanence, on voudrait qu’ils ricochent dans la trajectoire idéale, d'interrogation en désir, d'émerveillements en draps froissés. Que les suggestions maladroites appellent les revendications partagées, que ces attentes fébriles et trop longues se précipitent en morsures assoiffées.
"J'ai envie de te voir ce soir". Et que ces envies en points de suspension s’écrivent enfin en gouttes de sueur sur le front des amants, dans une chambre d’étudiant mal isolée ou dans un grand hôtel blanc à Paris en plein mois de juillet.
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