Iris sp. [macro 100mm + 2 tubes-allonges 12 et 20 mm], Gran Muntanya, L'Estartit / Toroella de Montgri, Catalunya, avril 2009
Où le lac, où le ciel ? Je n’ai jamais su m’emparer des contours de cette Fleur offerte à mes rêves. J’ai investi mes colères et mes tendresses dans ses festons nacrés, je me suis perdu en elle comme à l’inconnu. Fleur armoriée que je ne me lassais d’orner de dévouées prébendes. Si belle sabelle au mystérieux sabir comme un soupir à déchiffrer. Fleur d’aube dissipant mes ténébreux élans, Fleur de lyre égrenant nos accords sensibles, Fleur de mer où j’aimais naufrager ma houle. Fleur de chagrin jamais assez froissée. Du plaisir cent fois inabouti d’arracher pour connaître, j’ai laissé des tiges amères enherber son humus. Tout printemps cueilli, la brume se couche maintenant sur elle comme une mémoire et me voilà devenu moins que son ombre. Un chiffon à poussière derrière le parfum vitrifié de ses pétales. Un ortie-culteur piqué au vif et à mort par ses silences ruisselants.
(la sabelle est une "fleur" marine, en fait un ver polychète qui laisse éclore ses appendices décoratifs en larges ombelles rétractiles au bout d'une longue hampe fixée sur les rochers)
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