17 août 2007 dans Argentine, jaune | Lien permanent | Commentaires (6) | TrackBack (0)
Iguazu, Argentine, août 2006
Bientôt d'autres décors... Et pourtant les images du périple de l'été passé sont encore intactes. Beaucoup de routards rompus aux tours du monde considèrent l'Argentine comme le plus beau pays qu'ils ont traversé. La diversité extrême de ses paysages, les panoramas grandioses et l'impression d'une Nature puissante qu'il offre d'un bout à l'autre jouent pour cette réputation. La beauté d'un pays ne peut toutefois se résumer à son seul environnement. La pauvreté des régions andines, comme laissées pour compte, et une sensation parfois justifiée d'insécurité dans les grandes villes attiédissent quelque peu ce sentiment. Je retournerai en Amérique du Sud (Chili? Pérou? Equateur?) en souhaitant à ce continent d'avancer d'ici-là dans son combat contre ses démons politiques et sociaux.
La prochaine destination, sur le papier, paraît plus sereine. Un pays où il faudra seulement éviter les serpents, les plus dangereux du monde, des araignées et des tiques mortelles, des méduses et des requins, des crocodiles féroces et des sangsues tenaces. La bagatelle, presque une routine désormais. Je m'habitue aux dangers de la Nature bien mieux que je n'arrive à supporter la détresse des Hommes - et ce qu'elle engendre de violence et de bêtise. Dans ce contexte, et en admettant que la quiétude soit corrélée aux chiffres du PIB, je devrais pouvoir me reposer un peu, laisser flotter le temps, au bord du désert rouge ou d'un océan turquoise, une paille fluo dans le cocktail. A moins que... On en reparle dans quatre semaines !
26 juillet 2007 dans Argentine, bleu | Lien permanent | Commentaires (16) | TrackBack (0)
Quebrada de Humahuaca, Argentine, le 9 août 2006
J’ai
gardé toutes les lettres qu’on m’avait écrites. Méticuleusement rangées
dans un coffre en contreplaqué, dans leur enveloppe d’origine frappées de
timbres de France, de Suisse, de Belgique ou de Grande-Bretagne. Avec, mouvements de vie calligraphiés,
mes adresses successives dessus. Il doit bien y en avoir pour
trois romans dans ces rectangles pliés blancs, roses et bleus. Trois
tomes de vie cloués dans le bois tendre de ma vingtaine. Mémoire à
l’encre de ces assauts apparentés au romantisme, parchemins gribouillés
dans l’urgence de tout dire, tout partager, tout crucifier. Il y a un
hiatus au bout, probablement interminable : le courrier électronique a
cassé la chaîne de mots, rectifié les arabesques dans le Times New
Roman et l’Arial anonymes. Et les odeurs du papier se sont dissipées
dans le ronflement d’un disque dur.
J’ai
gardé toutes mes notes naturalistes. Consignées dans une quinzaine de
carnets à spirales, avec leur couverture cornée, les pages à petits
carreaux tachetées de boue et de chlorophylle. Des pages pleines
d’oiseaux, de grenouilles et de fleurs. Tant
de noms à la musique tintinnabulante, du pélobate cultripède à la
moschatelline et au butor blongios, avec des points
d’exclamation pour punaiser mes grandes surprises. De quoi dire au
monde que la planète est belle, révéler l’évidence de la vie à sauver.
Vie déjà formalisée dans les protocoles hiéroglyphiques d’une banque de
données. Qui ne dit plus rien sur les fragrances des
sous-bois moussus ou la mélodie engourdie des crapauds calamites au
fond des roselières.
La technologie est traîtresse. Elle empoisse le bras, engonce les doigts
et assourdit le cœur. Elle nous prépare à admettre que toutes les émotions un jour partagées doivent se résoudre au parallélogramme parfait d’une
caisse en bois.
[Ce texte publié une première fois en avril 2004 a été remanié et illustré différemment. Ironie du sort : il avait généré 16 commentaires. Après vérification, une seule contributrice - actuellement en vacances - tient encore son site.]
15 juillet 2007 dans Argentine, jaune | Lien permanent | Commentaires (17) | TrackBack (0)
Puerto Madryn, Argentine, le 19 août 2006
Le nombre de lecteurs de blogs étant inversement proportionnel aux degrés du thermomètre, il va falloir s'adapter aux sécheresses estivales. Sans paraphraser le tarissement des nappes, on va peut-être songer à descendre d'un étiage le contenu du site. Proposer une grille de barbecue plutôt que de programmes les prochaines semaines. Et ça tombe bien, me voilà beaucoup moins disponible. Comme l'an passé à la même époque (Dieu que ces douze mois sont passés vite!), Avant La Lettre va remettre au goût du jour le principe de la rediffusion et des interludes musicaux. Les préparatifs du prochain voyage (ça va être long et loin) mobilisent une énergie d'autant plus grande que le boulot quotidien ne faiblit pas (doux euphémisme). Je suis sûr que certains d'entre vous seront heureux de découvrir de très vieilles choses ici, imaginées à l'époque où personne ne savait même comment épeler le mot weblog. Pour les plus fidèles, j'espère que cet exercice imposé de nostalgie ne réveillera que de vieux sourires. Et puis, et puis je suis par là encore deux semaines, ne sortez pas vos mouchoirs tout de suite...
12 juillet 2007 dans Argentine, noir | Lien permanent | Commentaires (10) | TrackBack (0)
11 juillet 2007 dans Argentine, gris | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
vers Salta, Argentine, le 7 aout 2006
[Pensée aux Argentins qui se sont réveillés sous la neige et dans un froid polaire ce matin, à Buenos Aires, à Cordoba, des flocons qui n'étaient pas tombés depuis quatre générations. La crise énergétique que traverse le pays risque de peser lourd, notamment dans le nord-ouest, la région la plus démunie.]
10 juillet 2007 dans Argentine, gris | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
19 juin 2007 dans Argentine, dans mon plumier, rouge | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
Grimpar à bec étroit - Lepidocolaptes angustirostris, Narrow-billed woodcreeper, Esteros de Iberra, Argentine, le 16 août 2006
Ces oiseaux qui partent à l'assaut des troncs d'arbres, ils sont légion sur le continent américain! Et ils se ressemblent tous un peu ... Différencier les espèces de grimpars revient à jouer au jeu des deux ou trois erreurs. Ici un bec plus long, là moins arqué. Et l'oeil cerclé de blanc, et le ventre un peu tacheté... Des détails invisibles dans la lumière tamisée des forêts. Ce sont aussi des oiseaux très vifs, pas faciles à arrêter dans l'image. Mode rafale obligatoire !
10 mai 2007 dans Argentine, dans mon plumier, jaune | Lien permanent | Commentaires (18) | TrackBack (0)
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