Loriquet à tête bleue (Trichoglossus haematodus) - rainbow parakeet, Sydney, 27 juillet 2007
Cela fait presque un an que j'ai accosté le pays du bout du monde. Souvenir comme si c'était hier des premiers instants à Sydney dans la fraîcheur matinale, quand le métro nous largua, sans bagages, face aux gratte-ciels.
La longue déambulation vers la baie, la lumière, le pont, l'opéra, les perroquets qui prenaient le café avec nous. La contorsionniste sur le port, les grands bateaux, les sourires un peu partout sur les visages, les Aborigènes grimés qui vendaient du pipeau synthétique. Le Chinese fast food, l'opéra encore, le jardin botanique...
Toutes les images du voyage, je crois que je pourrais les citer dans l'ordre tant je m'en suis imprégné, gavé, gorgé. Les voyages me donnent des souvenirs, me laissent des couleurs, des musiques, des sensations détaxées du quotidien. Dans tout ça, je puise de la force pour l'année, des soleils pour les jours creux et encombrés. J'ai besoin d'être ailleurs de temps en temps pour me sentir mieux ici.
J'ai aussi besoin de distance pour combler ma faim de connaître. L'écran de l'ordinateur joue de la vie, fait miroir et cache finalement l'essence des choses et des êtres. L'Australie elle-même est un éden qui enfouit plutôt bien ses misères, les petites et les grandes. Elle n'était qu'un rêve de gosse turbulent qu'il me fallait atteindre, symboliquement à l'aube de ma quarantaine bourgeoise. Cette année, le voyage sera tout autre, nous ne serons pas à la noce. Le pays qui me prendra la semaine prochaine vit les tripes à l'air et ses centaines de millions d'habitants se marchent sur les pieds pour quelques roupies de sansonnet. On me dit que j'aurai un choc, que je voudrai rentrer le lendemain même, que je ne supporterai pas la misère. Sait-on pourtant qu'après tous ces petits oiseaux collés paresseusement dans mes carnets, il me faut une odeur un peu plus violente?
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