[Pardon pour mon mutisme momifiant en ce moment. Beaucoup de boulot dans un contexte assez fou : extraction de dents de sagesse. Ouille ouille ouille, j'ai l'impression d'avoir la bouche pleine... Et je tiens à rester poli.]
"Elle allait sur les eaux apaisées du rêve, notre barque, c'était une ombre suspendue. Dans le rêve palpitaient la barque, le calme, la lumière, les eaux."
( Palmes sur la pierre froide - Andres Sanchez Robayna)
Allons-nous devenir ces enfants vieux qui jouent
avec le sable et se contentent d’amasser les souvenirs entre deux sommeils mous ? Combien de nuits gâcherons-nous à écouter la grève haleter à
notre place, à chaque fois que l’eau se retire ? Quelle levure marine pourrait faire
déborder le lent métronome des soupirs ? Un jour le craquement de la mer
rappellera celui du bois. Plus rien à attendre, plus rien à tendre ou à tordre. Sous la vague amnésique, nos chairs, nos écorces se
briseront dans un fracas écumeux de silence et d'ombre. A maux couverts.
La mer est encore loin d'ici mais les premiers vrais assauts du soleil printanier font monter des marées de phéromones. Manière de célébrer la surexposition des jupes, l'animalité croissante des regards et les terrasses passées au mode gourmandise.
[Magnetic Island - Queensland, août 2007, Cape Cross - Namibie, août 2003]
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