17 mars 2009 dans Inde, rouge | Lien permanent | Commentaires (18) | TrackBack (0)
Tanjavure, Tamil Nadu, août 2008
Coup de bonheur à la fin du jour. Dans le
téléphone, une voix reconnaissable entre toutes. Cette voix chargée d’amitié,
d’humilité et de tendresse, ce sourire si grand qu’on devine dans la lenteur
bienveillante des mots. « Hello
my friend it’s Kumar from Chennai ». Kumar,
notre chauffeur en Inde, vient prendre des nouvelles. Après les cartes semées
par-devers soi depuis septembre, la voix soudain nous catapulte. Les mots
débordent du cœur serré de surprise, les mots dévalent à toute allure du cœur
empressé de tout savoir : la famille, le travail, les touristes, le temps
qu’il fait… Les mots simples et nus, spontanés, où tout est dit. Il me semble
entendre toute l’Inde pousser sa clameur derrière lui. Et toutes les joies de
ce voyage se rallument dans un brasier, furtif peut-être, mais si fort.
Cinq minutes au téléphone avec Kumar, vous ne savez peut-être pas quel effet ça fait. Eh bien ce soir, l’appartement flotte sur le golfe du Bengale, ma chemise s’est élargie de trois tailles, ce blog reprend des couleurs et puis bientôt, dans un an et peut-être même un peu moins, c’était déjà dans l’air mais cette fois c’est scellé, l’Inde me reprendra dans sa foule, ses parfums, sa démesure, ses miracles. Et Kumar dans sa Chevrolet customisée sera est déjà le roi du monde.
(Kumar, à droite, et le gardien du palais du Chettinad, Tamil Nadu, août 2008)
13 mars 2009 dans bleu, Inde, jaune, rouge, vert | Lien permanent | Commentaires (16) | TrackBack (0)
Fort Cochin, Kerala, août 2008
Une grosse masse de boulot m'oblige actuellement à prendre un peu de distance avec le blog. Je ne vous abandonne pas pour autant ! Juste un peu plus planqué derrière mes annapurnas de dossiers, je hisse encore régulièrement un (demi-)oeil ici. Vos commentaires sont formidables, vos petits mails aussi, merci - j'y répondrai, promis.
Vous avez senti comme l'air respire le printemps? Comme une invitation à s'évader, sans ménager sa monture. Pédale, pédale...
26 février 2009 dans Inde, rouge | Lien permanent | Commentaires (16) | TrackBack (0)
Mammalapuram, Tamil Nadu, juillet 2008
L’émouvant film multi-oscarisé ne dépeint pas seulement la cruelle réalité des bidonvilles indiens. Il exhorte chacun de nous à raviver notre enfance et c’est pour ça qu’il est précieux. Pour gagner au jeu l’amour de sa vie, le héros se repasse les images-clés de ses « tendres » années. Il puise dans les épisodes qui l’ont construit toute l’énergie pour remporter l’épreuve décisive. Non, Slumdog Millionaire n’est pas doloriste. A la brutalité et à l’horreur, il oppose en permanence la candeur éternelle, la victoire du sourire. C’est ce que je fabrique avec mes huileuses nostalgies : des tisons pour faire trembler l’or au fond du cœur. Rappelons-nous, rejouons notre part d’insouciance et de malice. L’enfance, quelle qu’elle fut, est un élan pour le futur : toutes les ombres de notre jeunesse n’étaient rien à côté de sa lumière, radieuse, suspendue, promise.
(Et l’Inde, je vous l’avais chuchoté dès mon retour, ruisselle d’enfance, partout. C’est un pays qui ne peut que guérir de tout.)
24 février 2009 dans bleu, Inde | Lien permanent | Commentaires (13) | TrackBack (0)
20 février 2009 dans Inde, rouge | Lien permanent | Commentaires (20) | TrackBack (0)
marché de Mysore, Karnataka, août 2008
Au déclin du jour, les marchands ont écoulé leurs cargaisons de bananes. Ils restent là, un peu hagards, impassibles au mouvement des rues, accrochant leur lassitude aux cordes où les fruits pendaient. Qu’ont-ils encore à éplucher, sinon qu’un vague ennui ? Sous la peau épaisse et lisse des jours, il n’y a parfois que du silence, une parfaite immobilité bleuâtre. C’est précisément la chair nue du monde qui apparaît alors, encore toute chaude de l’instant qui l’a créée. Chair du monde qui se confond avec la nôtre, suspendue, révélée à sa solitude.
18 février 2009 dans Inde, vert | Lien permanent | Commentaires (8) | TrackBack (0)
temple de Sri Rangâm, Karnataka, août 2008
Nos mains sont le livre de toutes nos histoires : roman des larmes qu’on a tenté d’essuyer, missel des corps qu’on a bénis contre soi, chapitre sanglant des clous qu’on a voulu planter. Certains jours, notre vie déborde et les lettres dépassent dans la marge. Alors on ferme le poing pour contenir les mots mais à force de le serrer, les histoires deviennent illisibles. La violence des hommes naît ainsi, de tout ce qu’on ne sait plus faire lire aux autres.
Et puis, dans le Bhagavad Gitâ de Shri Aurobindo, l'un des maîtres spirituels de l'Inde contemporaine, j'ai trouvé notamment ça : « Toutes les existences obéissent à leur nature ; à quoi bon la forcer ? Même l’homme qui sait agit selon sa propre nature. » Bon début de semaine à tous.
15 février 2009 dans Inde, jaune | Lien permanent | Commentaires (21) | TrackBack (0)
Caméléon indien (Chamaeleo zeylanicus), Mudumalai National Park, Tamil Nadu, août 2008
Le caméléon passe, un pied devant l'autre, chic et distingué dans son
costume de perles ramené des Afriques. Il passe et raconte à qui peut l’entendre qu’il a lu tout Jean-Paul Sartre en javanais. Les sangliers en
doutent sérieusement : « Mon œil ! Cette affabulation existentielle ne tourne pas rond ! ». Ô Jungle ! Les mystères que tu sèmes entre tes arbres sont beaux à voir !
13 février 2009 dans Inde, vert | Lien permanent | Commentaires (12) | TrackBack (0)
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