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à l'enfant qui va vieillir

Chat 

Péone, Alpes-Maritimes, mai 2009

Faut-il avoir longtemps détesté pour enfin aimer sans pudeur ? Faut-il s’être muré dans tant de questions pour s’ouvrir à toutes les réponses ? Faut-il entendre la pendule battre le temps pour oser s’avancer dans le monde ? D’où me vient aujourd’hui ce besoin si vif d’interroger le regard des chats et l’éclat des pierres, cette faim de me retrouver à corps touchant avec la plus petite fleur jaunâtre qui n’a l’air de rien comme ça, avec la flûte nocturne du hibou petit-duc et la source jaillie des racines d’un mélèze ? Où mes pas m’entraînent, et qu’ils m’entraînent encore loin dans les champs et les villages et les forêts, je cherche l’intrication sensuelle, l’entremêlement avec tout ce qui, de beau, de léger, de mystérieux, un jour ne me retiendra plus.

25 mai 2009 dans France, jaune | Lien permanent | Commentaires (9) | TrackBack (0)

autoportrait à la chaise longue

Ecureuil 

Ecureuil géant indien (Ratifa indica), forêt de Peryiar, Kerala, août 2008

22 mai 2009 dans Inde, vert | Lien permanent | Commentaires (19) | TrackBack (0)

ligne coupée

Bris 

Carrière de Rives, Isère, mars 2009

J’ai souvent pris le train Clermont-Ferrand - Grenoble durant ma dernière année d’études, en 1990 – 1991. Un jour, une drôle de rencontre m’invite à ouvrir le carnet.

Une femme, la quarantaine décoiffée, s’est assise dans le train derrière moi de l’autre côté du couloir. Elle regarde les vaches passer à travers les vitres, semble s’amuser à les suivre en les pointant du doigt. Le contrôleur s’avance et lui réclame son billet. Elle lui tend nerveusement le bout de carton, presque paniquée par l’intrusion de l’homme en uniforme. Tandis que le contrôleur poursuit son poinçonnage, la femme se met à parler à haute voix, à elle-même, ou à nous tous :

13H57 : Si les flics viennent nous chercher à 20 ans, ils viendront aussi à 40. Alors autant se suicider à 18.

14H06 : Qu’est-ce qu’ils ont fait les soldats américains en 1984?

14H14 : Le savoir, ça vous permet quoi? Eh bien de pouvoir rédiger une thèse plus rapidement!


14H40, elle dort écroulée sur sa tablette. La bretelle crasseuse de son soutien-gorge blanc dépasse du col de son chemisier.

16H01, elle se réveille, déconfite et éberluée.


16H03 : Mais vous êtes encore là, mademoiselle? Voyons, ne restez pas ici. Vous perdez votre temps, ça fait longtemps que je ne vous aime pas (...)

C’est comme l’affaire Barbie, on en parle encore un peu de temps en temps, mais...

16H13 : (inaudible) C’est marrant... Mais, ma pauvre dame, vous vous plaignez, mais vous en avez expertisé combien? Il y en a beaucoup d’autres dans votre cas qui ont les mêmes problèmes. Madame, à 44 ans, vous vous sentez encore capable de demander la main d’un homme, à son père ou à sa mère? Vous n’aurez que l’indifférence (...)

C’est ce comptable, qui jouait de la trompette... ou du piston.

Mais vous savez, madame, en 1976, ils sont allés voir Giscard pour m’empêcher de me marier. J’aime pas les histoires de d’Ornano.

16H21 : Mais c’est vrai, c’était en quelle année l’histoire de cette jeune femme qui n’arrivait pas à se marier parce qu’elle n’avait pas ses règles. 79? 78?... Enfin, en principe, on prend les cornichons par les oreilles.

16H26 : C’était une instit’... (inaudible). Les flics m’avaient dit : « on les aura! »

16H28 : Eh bien, le type a éjaculé sur l’autre fille. Et ça a atterri sur mes chaussures. Depuis, on le recherche.

16H31 : Les flics, franchement, à quoi ils servent quand on voit tous ces attentats qui éclatent? (...) Trouvez-vous une place à l’hôpital psychiatrique et évitez de me faire chier.

C’est réel, qu’est-ce qu’ils ont fait les flics après l’attentat hier soir au Pays Basque?

D’ailleurs, Katia était ma correspondante à l’époque. J’ai perdu le contact.

Je pense qu’on est tous pervers, parce que notre maman a accouché avec ses bigoudis (inaudible).

Quand on n’est pas capable d’avoir un enfant, on est envoyé à l’hôpital psychiatrique. Onzième étage, c’est le repos, ça. Au dixième. On y est : est ce qu’il faut changer de chemise?

C’est vrai, j’ai été à l’hôpital psychiatrique l’année dernière avant la guerre d’Irak. Je leur conseille pas de recommencer.

16H38 : On allait faire construire dans un lotissement. Il travaillait dans un laboratoire de recherche.


 

16H43, la dame sort précipitamment du train à la gare de Lyon Part-Dieu. Elle n’a pas de bagage.


                                                                                                                17 mai 1991 (titre initial : « Dans le train »)


20 mai 2009 dans France, gris | Lien permanent | Commentaires (7) | TrackBack (0)

mieux qu'au cinéma

Cathedrale 

Prague, janvier 2009

On suivrait le voyage des oiseaux, on apprendrait les secrets bienveillants des fleurs. On traînerait sans honte son charroi de rêves, rêve de grande table comme un navire pour écrire avec le bruit des champs et la lumière de juin, rêve de jardin fourmillant d’odeurs et de couleurs pour peindre et respirer. On ne s’agenouillerait que pour faire l’amour et le refaire, on s’avouerait enfin qu’aimer atteste mieux l’existence que souffrir. Nous n’aurions plus peur de nous dilater vers autrui puisqu’à chaque sourire répondrait un sourire et alors nous n’aurions plus besoin ni de festival de Cannes ni de prières.

18 mai 2009 dans bleu, République Tchèque | Lien permanent | Commentaires (6) | TrackBack (0)

m'aimes-turlututu ?

Crosse 

crosse de Fougère sp., massif de Belledonne, Isère, mai 2009

D’empressements excréteurs en nuits dévastées, tout a été fantasmé, vécu, dit et rebattu. Quels que soient l’éblouissement premier et l’élan qu’il impulse, nous n'inventerons rien pour la grande Histoire qui unit l'homme à la femme, nous ne rajouterons rien aux premières pages du roman. Et chaque jour pourtant nous continuons à investir dans l'illusion que nous sommes uniques l'un pour l'autre, que chabadabada et les gondoles à Venise. Qu’est-ce qui nous pousse à nous perdre dans ce mensonge ? Qu’est-ce qui nous invite à nous réfugier en la primauté de l’amour, de ce seul amour-là, sinon la dictature effroyable du désir et sa ruine annoncée que la raison cherche sans cesse à négocier contre quelques arias poétiques ?

15 mai 2009 dans France, jaune | Lien permanent | Commentaires (13) | TrackBack (0)

dans mon plumier (#36)

Piegrieche 

Pie-grièche schach / Long-tailed shrike (Lanius schach), environs de Munnar, Kerala

Ne vous fiez pas à la mine pilou-pilou de cet oiseau. Sa cruauté est comparable à celle du petit lapin blanc des Monty Python. Le gardien des buissons fond avec une voracité sanglante sur ses proies, gros insectes et petits lézards, qu'il écorche et empale sur les épines des arbrisseaux. C'est ainsi que la pie-grièche décore la campagne, avec ses guirlandes de trophées de chasse en guise de garde-manger.

(vous m'aurez corrigé : il n'y a pas de cruauté chez les animaux, c'est une spéculation purement humaine.)

12 mai 2009 dans blanc, Inde, jaune | Lien permanent | Commentaires (9) | TrackBack (0)

la préparation #5

Kathakali 

Fort Cochin, Kerala, août 2008

[les précédentes étapes de la préparation sont ici]

10 mai 2009 dans Inde, rouge | Lien permanent | Commentaires (7) | TrackBack (0)

au secret de sa Fleur

Iris 

Iris sp. [macro 100mm + 2 tubes-allonges 12 et 20 mm], Gran Muntanya, L'Estartit / Toroella de Montgri, Catalunya, avril 2009

Où le lac, où le ciel ? Je n’ai jamais su m’emparer des contours de cette Fleur offerte à mes rêves. J’ai investi mes colères et mes tendresses dans ses festons nacrés, je me suis perdu en elle comme à l’inconnu. Fleur armoriée que je ne me lassais d’orner de dévouées prébendes. Si belle sabelle au mystérieux sabir comme un soupir à déchiffrer. Fleur d’aube dissipant mes ténébreux élans, Fleur de lyre égrenant nos accords sensibles, Fleur de mer où j’aimais naufrager ma houle. Fleur de chagrin jamais assez froissée. Du plaisir cent fois inabouti d’arracher pour connaître, j’ai laissé des tiges amères enherber son humus. Tout printemps cueilli, la brume se couche maintenant sur elle comme une mémoire et me voilà devenu moins que son ombre. Un chiffon à poussière derrière le parfum vitrifié de ses pétales. Un ortie-culteur piqué au vif et à mort par ses silences ruisselants.

(la sabelle est une "fleur" marine, en fait un ver polychète qui laisse éclore ses appendices décoratifs en larges ombelles rétractiles au bout d'une longue hampe fixée sur les rochers)

07 mai 2009 dans bleu, Espagne | Lien permanent | Commentaires (7) | TrackBack (0)

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